Concours d’entrée en premier cycle
Sommaire
Quelle est la pédagogie spécifique du premier cycle de l’École du Louvre ?
Deux éléments fondamentaux et originaux constituent la spécificité de la pédagogie du premier cycle de l’École du Louvre : son programme et sa méthode.
Alors que les universités françaises favorisent désormais la pluridisciplinarité pendant les premières années des études, en facilitant les passerelles entre une discipline et une autre, l’École du Louvre a choisi de concentrer son programme sur l’histoire de l’art et l’archéologie, ancrées sur les témoignages matériels des civilisations.
Fondée sur l’apprentissage du regard et de la relation directe avec l’œuvre d’art, appréhendée dans son histoire mais aussi dans sa matérialité, la pédagogie de l’École sollicite activement la mémoire (visuelle et textuelle), tout comme la réflexion (comparative, contextuelle).
Le premier cycle combine de manière originale deux modules : le premier fournit un socle de connaissances complet d’histoire générale de l’art, le second propose un choix de spécialités, parmi la trentaine que propose l’École.
Le tronc commun aborde successivement, pendant trois ans, et sous une forme condensée, toutes les périodes et tous les continents par le biais de leurs productions artistiques et de leurs civilisations. S’y ajoutent une approche des techniques de création, de l’histoire des collections et de l’iconographie, un enseignement de langues vivantes et éventuellement de cours optionnels. En troisième année, quelques cours sont dispensés en langues étrangères.
Assimiler ce socle de connaissances requiert :
- une curiosité et un goût prononcés pour l’art, les musées, le patrimoine, la lecture…,
- une force de travail importante,
- des acquis préalables assurant une bonne capacité à se situer dans l’espace et le temps,
- une très bonne maîtrise de l’écrit,
- une autonomie et une maturité suffisantes.
L’évaluation repose principalement sur la restitution raisonnée de connaissances à l’écrit. Car, pour des raisons de structure et d’organisation de l’enseignement à l’École, majoritairement confié à des conservateurs et professionnels de musées et du patrimoine, la part de contrôle continu et d’évaluation orale est limitée. Les examens sont donc majoritairement positionnés en contrôle terminal et consistent en épreuves écrites : dissertations ou commentaires d’œuvres, dont la méthode s’éprouve au cours de l’enseignement devant l’œuvre ou en salles de cours à l’École et de séances de tutorat, proposées sur la base du volontariat en première année.
La première étape du concours : une pré-sélection effectuée dans Parcoursup
Le dispositif Parcoursup est l'unique voie d'accès à l'inscription au concours.
Frais de dossier : 67 euros (boursiers exonérés)
Une première sélection des candidats est opérée à partir des notes du baccalauréat de français de Première et de celles de certaines matières évaluées en contrôle continu pendant l’année de Première et les deux premiers trimestres de Terminale.
Les candidats pré-sélectionnés sont convoqués par mail la semaine précédant le concours pour la deuxième étape de la sélection.
Les candidats qui ont suivi en Terminale la spécialité et/ou l'option facultative « Histoire des arts » sont dispensés de pré-sélection et directement convoqués à la deuxième étape.
La deuxième étape du concours : une épreuve écrite composée de trois exercices
Les candidats pré-sélectionnés sont ensuite convoqués pour la deuxième étape du concours qui consiste en une épreuve écrite composée de trois exercices : des questions pour évaluer la capacité des candidats à se situer dans l’espace et dans le temps ; un exercice de description d’une œuvre d’art ; une composition d’histoire de l’art.
- Une série de questions permettant d’évaluer la capacité des candidats à se situer dans l’espace (lecture de cartes, plans, etc.) et dans le temps (maîtrise de repères chronologiques, usage d’une chronologie).
Le programme du tronc commun de première année de premier cycle portant sur les périodes anciennes, les civilisations et les sites archéologiques des Antiquités orientales, égyptiennes, grecques, romaines ainsi qu’indiennes et chinoises, il est indispensable que les élèves puissent asseoir leurs futures acquisitions de connaissances sur de solides structures spatio-temporelles.
Durée de l’épreuve : environ 20 mn. 20 points.
Cette épreuve permet d'évaluer les capacités d’observation et d’attention portée à une œuvre (reprographiée en couleurs) soumise aux candidats, ainsi que leur aptitude à structurer une description, en conjuguant acuité du regard, précision du vocabulaire et maîtrise de l’expression écrite.
Cette description ne comprend ni interprétation, ni mise en contexte. Un malus de 5 points sera appliqué à toute copie présentant plus de vingt erreurs d’orthographe (lexicales ou grammaticales).
Durée de l’épreuve : environ 40 mn. 20 points.
Cette composition écrite fait appel à la culture scolaire et personnelle du candidat, mais rend également compte de la préparation de l’épreuve accomplie pendant l’année scolaire en cours. Ainsi le sujet qui doit être traité permet de faire appel à certaines des œuvres mises annuellement au programme (voir plus loin), de les associer –éventuellement avec d’autres – dans un propos clair et organisé. L’épreuve permet aussi d’apprécier la correction de la langue et les qualités d’expression écrite du candidat. Un malus de 5 points sera appliqué à toute copie présentant plus de vingt erreurs d’orthographe (lexicales ou grammaticales).
Durée de l’épreuve : environ 2h00. 40 points.
Une liste limitative d’œuvres (entre 25 et 40 au maximum) est fournie au début de l’année scolaire aux candidats sur le site internet de l’École du Louvre. Les œuvres inscrites sur cette liste – sites patrimoniaux, monuments historiques, objets et œuvres conservés dans les collections publiques, en France et à l’étranger – constituent un programme annuel qui doit avoir fait l’objet d’un travail préalable par les candidats. Quatre exemples minimum, tirés de cette liste, seront exigés dans la composition.
Les œuvres au programme sont facilement accessibles sur les sites internet des institutions qui ont la charge de leur conservation et de leur valorisation. Il est recommandé aux candidats de consulter en priorité les ressources documentaires disponibles en ligne sur ces sites institutionnels. Une bibliographie très sommaire, composée d’un ou deux ouvrages d’histoire générale de l’art, peut être proposée en complément.
Conseils pour la préparation du concours d’entrée à l’École du Louvre
La préparation au concours de l’École du Louvre suppose une solide motivation et un engagement personnel. Il n’est toutefois pas nécessaire de suivre des cours ou une préparation collective.
- Le premier exercice repose sur la maîtrise générale d’un cadre chronologique et topographique (histoire humaine et géographie physique). Les connaissances acquises au cours de l’enseignement secondaire le fournissent. Il est bon d’en faire une révision large, des grandes périodes de la préhistoire à nos jours (dates-clés), de la géographie physique et historique de la France aux grands équilibres planétaires.
- Le deuxième exercice est une description d’œuvre d’art. Il n’y a pas de méthode toute faite pour traduire en mots ce que l’on voit. Trois critères sont cependant fondamentaux : la capacité à aiguiser son regard, la précision du vocabulaire, la structuration et la qualité du texte produit. Cette épreuve n’appelle pas de connaissances particulières en histoire de l’art.
- Le troisième exercice est une composition d’histoire de l’art, traitant un sujet assez général portant sur une longue période chronologique et couvrant des aires géographiques variées. Elle se fonde sur le travail fourni par le candidat à partir des œuvres du programme établi par l’École du Louvre.
Elle doit permettre d’apprécier l’aisance des candidats dans l’usage de la langue écrite, du point de vue de la maîtrise de la forme (orthographe, grammaire, syntaxe, élégance du style) comme dans la conduite d’un raisonnement argumenté et illustré. Il est impératif de structurer cette composition par la présence d’une introduction, présentant le sujet, ses enjeux, et annonçant le plan choisi. Le développement sera ensuite organisé en quelques parties, articulées entre elles, dont les idées-clés seront étayées par des exemples référencés (titre [toujours souligné], date, lieu de conservation / localisation). Le devoir se terminera par une conclusion récapitulant les grandes lignes de l’argumentation.
La spécificité d’une composition d’histoire de l’art est d’être une démonstration qui prend appui sur des exemples concrets se référant à des œuvres précisément nommées et identifiées. On veillera à ne pas accumuler l’évocation d’exemples, mais à les introduire judicieusement au fil du développement, en en justifiant le choix. Les candidats devront citer au moins quatre exemples de la liste limitative d'œuvres au programme, mais aussi valoriser leur culture visuelle personnelle.