Collection « Mémoires de recherche de l’École du Louvre »
Introduction
La collection des « Mémoires de recherche de l’École du Louvre » propose des publications des meilleurs mémoires de recherche réalisés par les élèves de troisième cycle de l’École du Louvre.
Mémoires imprimés
Si, depuis le XIXe siècle, Nicolas Fouquet est unanimement désigné comme un collectionneur, rares sont les études qui ont abordé sa collection d’œuvres d’art. Le présent ouvrage répond à cette lacune et s’attache à reconstituer la collection dans l’un de ses aspects particuliers : les tableaux. Fondée sur l’analyse des sources et le croisement des informations, ce travail répond à la nécessité d’en dresser un état des lieux distinguant preuves et suppositions, faits et interprétations, mémoire et histoire. L’analyse du contexte particulier de l’acquisition des tableaux conduit à ne pas isoler cet ensemble en tant qu’entité autonome mais à l’étudier au regard des autres composantes de la collection – sculptures, tapisseries, curiosités d’histoire et histoire naturelle et bibliothèque. Cette démarche permet à Clara Terreaux de mettre en évidence, outre l’enchevêtrement des enjeux inhérents à l’acquisition des peintures, la complexité du rapport qu’entretint Nicolas Fouquet avec les oeuvres d’art, les termes d’« amateur » ou de « curieux » se révélant insuffisants pour qualifier la teneur de la relation.
Parmi les manuscrits attribués à l'abbaye cistercienne de Pairis en Alsace, le Psautier de Fribourg ressort particulièrement en tant que manuscrit de luxe possédé vraisemblablement par la noblesse germanique du XIIIe siècle mais dont la provenance reste mystérieuse, et dont l'attribution a été relativement peu discutée.
Le Psautier de Fribourg est-t-il réellement commandé par Ermengarde de Bade, femme puissante, fidèle aux idées cisterciennes et très vraisemblablement à son ascendance welfe ? Bien qu'elle soit une bonne candidate, rien ne peut l'assurer.
Développer cette hypothèse permet principalement d'ébaucher le portrait du type de femme qui l'a possédé.
Il se trouve que le Psautier de Fribourg correspond dans son contenu comme dans sa forme aux manuscrits personnels de son époque qui se placent entre le foyer et le cloître. Essentiellement, le Psautier fait partie de ces sources qui offrent la possibilité de travailler sur la vie des femmes, également partagées entre le monde et la réclusion religieuse, qui les ont détenues.
Ces sources permettent aussi de mesurer l'importance que ces femmes accordent à la beauté et à la richesse de leurs biens les plus personnels. Ce mémoire a le mérite de rendre cette œuvre familière, par une étude approfondie.
Marguerite Hennebelle
À la fin du XIXe siècle, la Smithsonian Institution, qui a entrepris très tôt de constituer un vaste réseau de correspondants scientifiques de par le monde, s’engage dans un processus d’échanges avec le musée d’Ethnographie du Trocadéro et procède à l’envoi régulier de centaines d’objets produits par les cultures autochtones d’Amérique du nord. Parmi ces objets, arrivés entre 1880 et 1890, se trouvent cent quarante-sept pièces provenant de l’Ouest américain, entrées dans les collections de la Smithsonian des années 1860 aux années 1880.
L’ensemble de celles provenant de l’Ouest américain qui figurent dans les registres d’inventaire du musée d’Ethnographie du Trocadéro a été inclus dans ce corpus d’étude, y compris les quinze pièces qui ne figurent plus aujourd’hui à l’inventaire la collection. La documentation qui accompagne ces objets a permis d’élaborer une réflexion élargie sur la collecte de la culture matérielle autochtone aux États-Unis au XIXe siècle. L’immense diversité historique du corpus a conduit l’auteure à s’interroger sur les modes de constitution de la collection au fil des explorations et à éclaircir les intentions qui ont conduit à la sélection et au regroupement des objets qui forment aujourd’hui un ensemble.
Camille Faucourt
Qualifié au XVe siècle de coiffe « oultrageuse », « laide » et « ridicule », perçu comme un symbole de vanité et de vacuité des biens matériels, mais plus encore comme une transgression à l’ordre établi, le hennin est vivement condamné par les pouvoirs religieux et civils. Ces coiffes sont désignées par les moralistes et les prédicateurs comme les stigmates du diable, les attributs des prostituées et des femmes hérétiques et comme des étendards de la bestialité. Les sources écrites du XVe siècle, romans, chroniques, sermons mais aussi peintures, enluminures et sculptures rassemblées par l’auteure, lui ont permis de construire et de mener une démonstration qui place ces « atours à cornes » au cœur des débats religieux et sociaux de la fin du Moyen Âge.
Alix Durantou
Sous la IIIe République, les salons se multiplient à Paris et s'imposent comme une pratique culturelle essentielle de l'aristocratie et de la bourgeoisie. Au milieu de cette floraison exceptionnelle, Madame de Rayssac tient salon. En véritable muse, elle réunit, de 1870 à 1880, un cénacle où se rencontrent intellectuels et artistes toutes générations confondues, dans un climat d'émulation.
Sarah Hassid
Cet ouvrage s'attache à cette forme particulière de théâtre de tradition animiste qui a cohabité avec l'islamisation et survécu jusqu'à nos jours. Témoin d'une recherche approfondie, complété par un important corpus photographique original et inédit, ce volume permet de restituer à cet art du théâtre de marionnettes sa dimension d'art total et de témoigner de sa grande richesse symbolique et iconographique.
Amaëlle Favreau
Ce mémoire recense, sous forme de catalogue commenté, trois cent cinquante-huit pièces issues de la grande nécropole de la ville de Suse ; des pièces tirées de collections pour une grande part inédites des musées du Louvre et de Saint-Germain-en-Laye.
Il traite également de l'historique des fouilles et de la découverte de la nécropole, établit une typologie du décor peint des coupes et propose un répertoire des motifs décoratifs.
L'ensemble est complété par de nombreuses et riches annexes.
François Bridey
Mémoire de 2e cycle de l’École du Louvre, cet ouvrage propose un point sur la question sensible de la conservation des restes humains dans les institutions patrimoniales.
Traitant du rapport à la mort, des rites et des usages qui l’entourent, du devenir physique de la dépouille, cette étude aborde sans détours le statut des restes humains patrimonialisés, de la reconnaissance à la mise en exposition, et les implications muséographiques, juridiques et culturelles.
Laure Cadot
Connu pour ses réalisations décoratives (Hôtel de Ville de Paris, Panthéon, Opéra Comique, Grand Palais…) Joseph Blanc s'inscrit dans le riche panorama, souvent oublié, de la peinture d'histoire et de grands décors chers à la Troisième République.
Aujourd'hui, cet œuvre revisité par une monographie rigoureuse, savante et documentée remet en perspective et analyse le parcours et la carrière de l'élève de Blin et de Cabanel, prix de Rome, professeur aux Beaux-Arts, peintre d'histoire et décorateur dans le dernier tiers d'un XIXe siècle en devenir.
Pierre Sérié
Au XVIe siècle, le Vexin français appartenait au diocèse de Rouen. Ce territoire, situé au Nord-Ouest de Paris, vit éclore une statuaire religieuse empreinte d'italianisme mais encore attachée aux canons artistiques du Moyen Âge.
Sa richesse iconographique, sa variété formelle témoignent d'une forme d'expression originale. Ce mémoire révèle un corpus de plus de six cents sculptures étudié pour la première fois dans son ensemble.
Guilaine Benoit Ecolan
Mémoires numériques
La collection « Mémoires de recherche de l'École du Louvre » s'enrichit d'un volant numérique qui propose la publication de travaux de recherche d'élèves de deuxième cycle (M2).
Ces publications bénéficient du soutien de la Fondation pour l’Art et la Recherche.
Bientôt en ligne :
« Les saisies de Dominique-Vivant Denon à Pise et la réception des primitifs toscans en France. Un aller sans retour ? » par Silvia Marcheselli
« Le cas espagnol dans l'iconographie européenne des Aventures de Télémaque de 1700 à 1808 « au travers des naufrages, des terres inconnues, des guerres sanglantes »... » par Iris Romagné