L'art à l'École
Ainsi, ont été déposés au cours du XXe siècle un très beau tirage en bronze de l’Aurige de Delphes réalisé par Barbedienne (placé dans la rotonde face à la salle Imhotep) et un buste de Jacques Jaujard, directeur des musées de France et de l’École du Louvre entre 1940 et 1944, grand résistant, par Georges Saupique.
La beauté de l’espace entièrement dégagé de la nouvelle bibliothèque, soulignée par la qualité du mobilier et du travail de l’architecte sur la lumière – des miroirs sablés renvoyant la lumière provenant du saut du loup – est renforcée par la présence de plusieurs œuvres d’art données par M. Majid Boustany à l’État français pour affectation à l’École du Louvre : un chevalet de Francis Bacon (1909-1992) qui se trouvait dans l’atelier de l’artiste, rue de Birague, objet symbolique de la création picturale, désormais installé à l’entrée de la bibliothèque ainsi qu'une photographie due à l’artiste Jesse A. Fernandez, Francis Bacon dans son atelier de 7 Reece Mews, Londres, 1977, qui marque l’entrée du Centre de recherche.
Enfin, autre don exceptionnel de M. Majid Boustany, deux œuvres d’Antony Gormley, en acier corten, conçues spécialement pour la bibliothèque de l’école. Witness VII et Witness VIII, 2021, comme autant de témoins non seulement d’une méditation sur le corps, mais comme des « stimulants de la pensée des étudiants au travail », selon les mots de l’artiste lui-même. Cet artiste britannique, dont les installations sont présentes dans le monde entier, qu’on a vu à Londres, à New York, à Sao Paulo et à Hong Kong, n’est pas encore très présent en France : son œuvre Cloud Chain a été dévoilée au public lors de l’inauguration des Archives Nationales à Pierrefitte-sur-Seine en 2013, le musée Rodin lui consacre une exposition monographique (automne-hiver 2023-2024).
M. Majid Boustany a souhaité ajouter un nouveau don d’œuvres d’art contemporain, destinées au hall d’entrée de l’établissement. Pour ce dernier, minéral et monumental, l’architecte Antoine Stinco (1934-2023) avait cultivé le vide de certains espaces, comme un grand carré blanc surplombant l’escalier principal conduisant à la bibliothèque, aux amphithéâtres et aux salles de cours. Le choix s’est porté sur une œuvre de François Morellet, π baroco n°2 bleu, 1=45° (angles du même côté), 7 éléments, 2001, une composition faite de tubes de néons bleus. Cette dernière est particulièrement adaptée aux proportions du lieu.
Elle est rejointe par une sculpture de César, un double buste en bronze intitulé La Marseillaise (1997) qui symbolise, dans ce même hall d’entrée, le dialogue entre deux époques, la fougue romantique et le regard contemporain dans une continuité républicaine.