Centre de recherche
Introduction
L’équipe du Centre de recherche de l’École du Louvre est composée d'enseignants-chercheurs, habilités à diriger des recherches. D’horizons différents, ils amènent une diversité de compétences relatives aux domaines de spécialisation de l’École, à savoir l’histoire de l’art, l’histoire des sociétés, l’archéologie, l’anthropologie, la muséologie.
Les axes de recherche
Chaque objet culturel se présente sous une forme matérielle, sensible et chargé du sens que son temps et sa postérité lui donnent. Tous les artefacts humains ont ainsi une vie, qui va de leur genèse jusqu’à leur réception dans le temps, que l’on peut appréhender sous le terme de biographie. La connaissance de la production concrète et située des artefacts que l’on désigne sous le terme d’œuvres d’art ou plus généralement de témoignages culturels, des commandes et des usages, engage une temporalité longue, le présent des œuvres et leur destin. Cet axe considère donc la multitude des objets qui forment l’héritage artistique de toutes les aires culturelles. Trois éléments y sont envisagés : la génétique de tous ces artefacts, leur constitution matérielle et visuelle et enfin leur vie sociale, où une multitude de valeurs leur permettent de traverser les temps jusqu’à nous les faire parvenir. Autant de questions débattues en histoire de l’art, en anthropologie ou encore dans les sciences dures. Toutes ces approches sont conditionnées par un regard instruit sur chacun de ces objets. Dans son histoire, l’École du Louvre a accordé dès son origine un primat à l’objet. Une priorité qui n’est pas exclusive : elle fonde une multitude d’approches, nourries des développements récents de l’historiographie et des sciences humaines.
Le lointain et le proche font partie depuis des décennies des mots d’ordre ou des instruments méthodologiques des sciences humaines. L’histoire de l’art se saisit de plus en plus des questions qui sont liées à cette opposition, jadis étudiée par l’anthropologue américain Clifford Geertz. Le global fait écho aux notions contradictoires d’universalité et de globalisation, aux échanges, transferts et phénomènes de circulation des hommes, des idées, des biens et naturellement des œuvres d’art ou des formes artistiques. Le local ne doit pas être conçu à l’inverse comme le lieu d’une identité close ou menacée, mais comme une modulation singulière d’une histoire plus vaste.
La question des jeux d’échelle fait également partie des questionnements et des instruments utilisés avec profit par les historiens – mais aussi les historiens de l’art. De l’étude de la circulation des motifs ou des formes sur une temporalité longue et sur des espaces élargis, à l’analyse resserrée d’un foyer artistique, d’un groupe d’artiste ou de l’œuvre d’un artiste, il existe tout un dégradé d’échelles qui peuvent être combinées par l’historien de l’art.
Le néologisme « Glocal » introduit enfin une nouvelle signification à l’opposition : loin d’être un phénomène uniformisant, la mondialisation opère de manière différenciée selon les aires géographiques, dans des modulations qui restent locales, selon des hybridations et des métissages spécifiques. Là encore, l’histoire de l’art a investi récemment ces problématiques, sans renoncer à de vieux terrains d’analyse.
L’École du Louvre entretien cultive un rapport très étroit au monde des musées, d’autant plus que nombre de ses enseignants/tes sont conservateurs/trices. L’École souhaite tout d’abord privilégier un rôle d’observateur attentif et critique, face aux mouvements qui transforment actuellement les institutions muséales. Par exemple, le musée n’offre-t-il que le terme d’une connaissance de l’objet entièrement prédéterminée par le rôle croissant d’internet, ou doit il offrir, à l’inverse, un lieu propre aux expériences immédiates ? La deuxième perspective privilégiée par l’École du Louvre est d’ordre historiographique. Elle continue de produire des recherches scientifiques de fond sur l’histoire des collections privées et publiques ; les modèles d’analyses qui président à ces études ont considérablement changé, et réclament la connaissance approfondie de plusieurs disciplines, et d’une passion pour l’histoire de la culture. L’axe de recherche « Muséologies » considère pleinement cette pluralité des pratiques en lui adossant des programmes témoignant de leur diversité.
L’histoire de l’histoire de l’art est depuis un quart de siècle un des domaines les plus dynamiques de la discipline. Elle se penche traditionnellement sur les personnes et les institutions, les carrières des plus grandes figures et les lieux d’énonciation des discours. À côté de ces approches communes auxquelles elle contribue, l’École du Louvre envisage ce domaine à travers les objets et les méthodes de l’histoire de l’art et des études muséales. Objets, c’est-à-dire tous les artefacts dont elle se saisit et qu’elle range sous la catégorie très large et mouvante de l’art. Objets multiples qui se retrouvent dans les musées, pris dans les classements implicites ou explicites de ces institutions. Le terme « objets » revêt également un sens plus large, et qui correspond aux images ou aux représentations que les historiens de l’art se font du passé qu’ils étudient. Méthodes enfin, c’est-à-dire l’ensemble des approches interprétatives propres à la discipline mais nourries par les sciences humaines ou les sciences dures et qui permettent de restituer le sens historiquement situé des œuvres mais aussi la somme des significations que leur confère leur réception. Ce domaine croise naturellement celui des études muséales, lieu par excellence d’hybridations entre une très grande variété de discours.
Les membres du Centre de recherche
Les membres permanents :
- Cécilia Hurley Griener, docteure en histoire de l'art (HDR), chercheuse rattachée aux collections spéciales, responsable du pôle patrimonial, Université de Neuchâtel
- François-René Martin, coordinateur du Centre de recherche, professeur (HDR) d'histoire de l'art, ENSBA, École du Louvre
- Anne Ritz-Guilbert, docteure en histoire de l'art du Moyen Âge (HDR), chercheuse associée, IRTH-CNRS
- Ségolène Liautaud, chercheuse post-doctorante
Les membres associés :
- Mathias Blanc, docteur en histoire de l'art, chercheur, Université du Luxembourg
- Bénédicte Brandenburg, docteure en histoire de l'art et archéologie
- Denis Bruna, docteur en histoire de l'art (HDR), conservateur en chef, département Mode et textile, musée des Arts décoratifs, MAD Paris
- André Delpuech, conservateur général du patrimoine, École des hautes études en sciences sociales-Centre Alexandre Koyré
- Jacqueline Eidelman, conservatrice générale du patrimoine honoraire (HDR)
- Pascal Griener, professeur émérite, Institut d’histoire de l’art et de muséologie, Université de Neuchâtel
- Vincent Lefèvre, professeur d'archéologie et d'histoire de l'art d'Asie du sud et du Sud-Est, Sorbonne Université
- Aude Nicolas, docteure en histoire de l'art (HDR), experte de collections, Délégation au patrimoine de l’armée de Terre
- Neville Rowley, docteur en histoire de l'art, conservateur des sculptures et peintures italiennes des XIVe et XVe siècles,
Bode-Museum et Gemäldegalerie, Berlin - Michaël Vottero, docteur en histoire de l'art (HDR), conservateur régional adjoint des Monuments Historiques,
DRAC de Bourgogne Franche-Comté - Hélène Zanin, maîtresse de conférences, Université de Franche-Comté
Les membres associés participent aux programmes de recherche et aux diverses tâches liées au fonctionnement quotidien du Centre.
Les chercheurs invités
Pour consolider ses axes de recherche, l’École du Louvre accueille pour un séjour de deux à trois mois à Paris un chercheur invité, sélectionné sur dossier. Cette bourse peut être proposée aux universitaires, aux conservateurs et aux professionnels du patrimoine. Intégré à l’équipe de recherche, le chercheur participe aux activités de recherche de l’École du Louvre.
Chercheuses et chercheurs invités en 2024
- Liudmyla Kravchenko, conservatrice de la collection des arts décoratifs, musée national des arts Bohdan & Varvara Khanenko, Kyiv
doctorante, Académie nationale des dirigeants de la Culture et des Arts d'Ukraine - Olga Apenko-Kurovets, conservatrice, département des Arts d'Europe occidentale, musée national des arts Bohdan & Varvara Khanenko, Kyiv,
spécialiste des arts appliqués des XVIe et XVIIe siècles et de l'histoire des collections. - Nadine Attalah, enseignante, EESAB, Rennes, chercheuse associée, InVisu (CNRS/INHA), lauréate 2023 du Prix Marc de Montalembert
- Alessandro Serrani, doctorant en arts visuels, arts du spectacle et arts médiatiques, Université de Bologne,
lauréat 2024 du Prix Marc de Montalembert. - Elaine Dias, professeure d'histoire de l'art, Université Fédérale de São Paulo - UNIFESP, Brésil.
Fondation d'appui à la recherche de l'état de São Paulo - FAPESP, Brésil.
Chercheuse invitée en 2015
Silvia Einaudi
Chercheuse invitée en 2014
Caroline van Eck
Chercheur invité en 2013
John Murdoch