Avis de soutenance de thèse - Antoine Jeanne
Monsieur Antoine JEANNE soutiendra publiquement sa thèse intitulée Un casse-noix en cornes de biche ou l’art d’accommoder les restes cynégétiques : anthropomuséologie du trophée de chasse (XIXe-XXIe siècles).
Composition du jury proposé :
- Mme Cecilia HURLEY-GRIENER Docteure en histoire de l’art HDR, Centre de recherche, École du Louvre, Université de Neuchâtel, Codirectrice de de thèse
- M. Octave DEBARY Professeur en anthropologie HDR, Directeur du CANTHEL, Université Paris Cité, Codirecteur de thèse
- Mme Mélanie ROUSTAN Maîtresse de conférences en anthropologie HDR, PALOC, Muséum national d’Histoire naturelle, Rapporteure de thèse
- Mme Véronique MOULINIÉ Anthropologue, directrice de recherche et co-directrice de l’équipe LAHIC, CNRS, Rapporteure de thèse
- Mme Michèle CROS Professeure en anthropologie HDR, LADEC, Université Lumière Lyon 2, Membre du jury
- M. François MAIRESSE Professeur en muséologie HDR, CERLIS, Université Sorbonne Nouvelle, Membre du jury
Résumé: Qu’est-ce donc qu’un casse-noix en cornes de biche, sinon l’histoire d’une muséographie en désordre ? Et puis d’ailleurs, les cervidés possèdent des bois, et les femelles en sont dépourvues ! Dès lors, comment appréhender ce qui semble être un ustensile de cuisine – entre culture matérielle cynégétique et muséographie – expographié à l’envers ? Comment les restes d’un animal (chassé) se sont-ils retrouvés ainsi transformés et cimaisés ? Car, en vérité, derrière ce casse-noix en cornes de biche se cache un trophée de chasse. Savons-nous pour autant répondre à la question : qu’est-ce qu’un trophée de chasse ? D’une évidence absolue pour l’Adepte de Diane, le trophée est davantage perçu comme le parent pauvre du patrimoine cynégétique. Comment expliquer cette disparité, et surtout, que vient faire le musée ici ? Qu’est-ce que le musée fait au trophée ? Et enfin, comment l’anthropomuséologie peut-elle appréhender le trophée de chasse ? Supposons que le musée ne se contente pas d’exposer des artefacts décontextualisés, mais les génère. Supposons également que le trophée de chasse ne soit pas si ancestral – ni même rituel – que cela et dépende en réalité de logiques expographiques et muséographiques. À la croisée de deux disciplines, l’anthropomuséologie étudie la chaîne opératoire patrimoniale du gibier : la trophéïsation. Aussi, de la forêt au musée, en passant par l’intimité entre le chasseur et son trophée, cette thèse étudie-t-elle l’art d’accommoder les restes cynégétiques. Pour ce faire, c’est à rebours que se fait la démonstration doctorale du trophée, afin d’en percevoir la muséalité domestique. Le casse-noix en cornes de biche est en outre une invitation à saisir le trophée de chasse dans le rapport ontologique et paradigmatique que le chasseur entretient avec la nature, l’animal et lui-même. C’est in fine une épistémologie du regard muséal et cynégétique que le casse-noix en cornes de biche se propose d’analyser.
Informations pratiques
Soutenance prévue le mardi 17 décembre 2024 à 9h.
Lieu : École du Louvre, place du Carrousel
75001 Paris
Salle Imhotep