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François Pacha Miran, lauréat du Prix Marc de Montalembert 2025

Centre de recherche Prix
La Fondation Marc de Montalembert et l’École du Louvre se sont associées pour l’attribution du Prix Marc de Montalembert, qui vise à soutenir la recherche et sa diffusion, dans le domaine de la culture et de l’art du monde méditerranéen, de l’Antiquité à nos jours. Le montant du Prix est de 9 000 euros et le lauréat bénéficie éventuellement d'une indemnité forfaitaire pour couvrir ses frais de séjour à Paris. François Pacha Miran arrivera en mars 2025 et sera accueilli pendant un mois au Centre de Recherche de l'École du Louvre. Il sera accompagné durant un an par le conseil scientifique d'un membre de l'équipe de recherche.

Description du projet

Rares sont les ouvrages qui négligent de mentionner les chefs-d’œuvre de l’enluminure byzantine, mais il est un aspect de cette production qui demeure méconnu : l’art du livre chrétien au Levant. Dans cette région, pourtant, la cohabitation de communautés linguistiques et confessionnelles variées, à travers un vaste territoire marqué par l’héritage byzantin, la culture islamique et la présence européenne, a favorisé l’émulation artistique, dont les livres enluminés trahissent la richesse.

Ce projet s’appuie sur un corpus de manuscrits grecs, coptes et syriaques issus de trois centres de création : Chypre, en Méditerranée orientale ; la région du Caire et d’Alexandrie, en Basse-Égypte ; et Jérusalem, en Palestine. Le choix de cette aire vise à favoriser une étude transversale de la production qui, sans en négliger les particularismes linguistiques et techniques, propose d’en apprécier la cohérence. Les bornes chronologiques du projet l’inscrivent elles-mêmes au cœur d’une période tumultueuse, faite d’interactions complexes entre l’Empire byzantin, les États latins d’Orient et le monde islamique, dont il s’agira de mesurer les influences éventuelles sur la création iconographique.

François Pacha Miran

Biographie

François Pacha Miran, diplômé de l’École du Louvre en histoire de l’art et archéologie (2011-2014), se spécialise dans l’étude des manuscrits enluminés. Pour son master à l’École Pratique des Hautes Études (2014-2016), il soutient un mémoire sur la Bible syriaque de Paris, un manuscrit du VIe siècle conservé à la Bibliothèque nationale de France. 

Sa thèse, dirigée par Muriel Debié et Ioanna Rapti (École Pratique des Hautes Études 2016-2021), porte sur « L’art du livre syriaque : liturgie, image et poésie (XIe – XIIIe siècle) ». Elle explore la production de quarante et un manuscrits en Haute-Mésopotamie, mettant en lumière les liens entre les communautés syriaques et leurs voisins (Arménie, Cilicie, Empire byzantin, monde islamique).

Dans le cadre de son projet post-doctoral à l’Institut national d’histoire de l’art (2022-2024), il dirige l’analyse de soixante-seize manuscrits médiévaux en arabe, copte, grec et syriaque. Ce travail, en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France et une équipe internationale de chimistes, a permis de mieux comprendre les techniques picturales dans les ateliers byzantins et islamiques.

François Pacha Miran a participé à plusieurs congrès et colloques internationaux, avec des publications dans des revues et collections spécialisées (Antiquité tardive, Restaurator, Semitica & Classica, etc.). Il a enseigné l’histoire de l’art dans plusieurs institutions, dont l’École du Louvre, l’Université Panthéon-Sorbonne, les Universités de Strasbourg et d’Aix-Marseille et l’Institut catholique de Paris. Il enseigne actuellement le syriaque à l’École normale supérieure.