Gajo Coraline
Présentation biographique
Je suis conservatrice du musée de Saint-Imier. En parallèle, je rédige une thèse de doctorat en cotutelle entre l’Université de Neuchâtel et l’École du Louvre de Paris. Ma recherche porte sur les artistes suisses en formation à Paris à la fin du xixe siècle. À travers l’historiographie, les discours sur les artistes suisses en formation à Paris demeurent souvent tributaires du prisme de l’institutionnalisation académique d’une part, des salons et expositions universelles d’autre part. Cette démarche occulte de fait une réflexion portant sur le côté social de l’atelier ou de l’école d’art et leur rôle en tant que créateur d’une forme de sociabilité.
Par le biais des sources épistolaires, j’étudie ainsi plusieurs artistes suisses contemporains s’inscrivant dans un important réseau amical et artistique prenant corps au cours de leurs années de formation parisiennes. Les jeunes rapins, libérés du carcan familial y expérimentent, la « vie d’adulte » à travers la professionnalisation, mais aussi les rencontres amicales ou amoureuses.
L’étude de leur quotidien par le biais des correspondances échangées avec leur famille dresse une histoire vivante et anecdotique d’un Paris qui, à travers les mondanités, oscille entre enjeux de représentations et de visibilités. Parallèlement, l’image d’Épinal véhiculée par la vie de bohème du jeune artiste insouciant s’accompagne en réalité de nombreux enjeux ; se loger, se nourrir, se former et surtout se faire un nom.
Ce travail se veut ainsi à la jonction entre les deux disciplines que sont l’histoire de l’art et l’histoire, en faisant appel aussi bien à des notions d’histoire sociale et culturelle, de sociologie que d’étude des biographies d’artistes.
Sujet de thèse :
« Je serai artiste ! »
Le Pari(s) fou des artistes suisses (1850-1900).
Sous la direction de François-René Martin (École du Louvre) et Olivier Christin (Université de Neuchâtel).
Inscription en septembre 2019.